martes, 12 de noviembre de 2013

Little Red Riding Hood / Caperucita Roja /Little Red Cap / Le Petit Chaperon rouge


Once upon a time there lived in a certain village a little country girl, the prettiest creature who was ever seen. Her mother was excessively fond of her; and her grandmother doted on her still more. This good woman had a little red riding hood made for her. It suited the girl so extremely well that everybody called her Little Red Riding Hood.

One day her mother, having made some cakes, said to her, "Go, my dear, and see how your grandmother is doing, for I hear she has been very ill. Take her a cake, and this little pot of butter."

Little Red Riding Hood set out immediately to go to her grandmother, who lived in another village.

As she was going through the wood, she met with a wolf, who had a very great mind to eat her up, but he dared not, because of some woodcutters working nearby in the forest. He asked her where she was going. The poor child, who did not know that it was dangerous to stay and talk to a wolf, said to him, "I am going to see my grandmother and carry her a cake and a little pot of butter from my mother."

"Does she live far off?" said the wolf

"Oh I say," answered Little Red Riding Hood; "it is beyond that mill you see there, at the first house in the village."

"Well," said the wolf, "and I'll go and see her too. I'll go this way and go you that, and we shall see who will be there first."

The wolf ran as fast as he could, taking the shortest path, and the little girl took a roundabout way, entertaining herself by gathering nuts, running after butterflies, and gathering bouquets of little flowers. It was not long before the wolf arrived at the old woman's house. He knocked at the door: tap, tap.

"Who's there?"

"Your grandchild, Little Red Riding Hood," replied the wolf, counterfeiting her voice; "who has brought you a cake and a little pot of butter sent you by mother."

The good grandmother, who was in bed, because she was somewhat ill, cried out, "Pull the bobbin, and the latch will go up."

The wolf pulled the bobbin, and the door opened, and then he immediately fell upon the good woman and ate her up in a moment, for it been more than three days since he had eaten. He then shut the door and got into the grandmother's bed, expecting Little Red Riding Hood, who came some time afterwards and knocked at the door: tap, tap.

"Who's there?"

Little Red Riding Hood, hearing the big voice of the wolf, was at first afraid; but believing her grandmother had a cold and was hoarse, answered, "It is your grandchild Little Red Riding Hood, who has brought you a cake and a little pot of butter mother sends you."
The wolf cried out to her, softening his voice as much as he could, "Pull the bobbin, and the latch will go up."

Little Red Riding Hood pulled the bobbin, and the door opened.

The wolf, seeing her come in, said to her, hiding himself under the bedclothes, "Put the cake and the little pot of butter upon the stool, and come get into bed with me."

Little Red Riding Hood took off her clothes and got into bed. She was greatly amazed to see how her grandmother looked in her nightclothes, and said to her, "Grandmother, what big arms you have!"

"All the better to hug you with, my dear."

"Grandmother, what big legs you have!"

"All the better to run with, my child."

"Grandmother, what big ears you have!"

"All the better to hear with, my child."

"Grandmother, what big eyes you have!"

"All the better to see with, my child."

"Grandmother, what big teeth you have got!"

"All the better to eat you up with."

And, saying these words, this wicked wolf fell upon Little Red Riding Hood, and ate her all up.

Moral: Children, especially attractive, well bred young ladies, should never talk to strangers, for if they should do so, they may well provide dinner for a wolf. I say "wolf," but there are various kinds of wolves. There are also those who are charming, quiet, polite, unassuming, complacent, and sweet, who pursue young women at home and in the streets. And unfortunately, it is these gentle wolves who are the most dangerous ones of all.


Esta es una de las primeras traducciones de Perrault, sacada de: Andrew Lang, The Blue Fairy Book, 5th edition (London: Longmans, Green, and Company, 1891), pp. 51-53 

En el original francés viene a decir:

Le Petit Chaperon rouge

Il était une fois une petite fille de Village, la plus jolie qu’on eût su voir ; sa mère en était folle, et sa mère-grand plus folle encore. Cette bonne femme lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien, que partout on l’appelait le Petit Chaperon rouge.

Un jour, sa mère, ayant cuit et fait des galettes, lui dit : Va voir comme se porte ta mère-grand, car on m’a dit qu’elle était malade. Porte-lui une galette et ce petit pot de beurre. Le Petit Chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère-grand, qui demeurait dans un autre Village. En passant dans un bois elle rencontra compère le Loup, qui eut bien envie de la manger ; mais il n’osa, à cause de quelques Bûcherons qui étaient dans la Forêt. Il lui demanda où elle allait ; la pauvre enfant, qui ne savait pas qu’il est dangereux de s’arrêter à écouter un Loup, lui dit : Je vais voir ma Mère-grand, et lui porter une galette, avec un petit pot de beurre, que ma Mère lui envoie. Demeure-t-elle bien loin ? lui dit le Loup.

Oh ! oui, dit le Petit Chaperon rouge, c’est par-delà le moulin que vous voyez tout là-bas, à la première maison du Village. Eh bien, dit le Loup, je veux l’aller voir aussi ; je m’y en vais par ce chemin-ci, et toi par ce chemin-là, et nous verrons qui plus tôt y sera. Le loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, et la petite fille s’en alla par le chemin le plus long, s’amusant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons, et à faire des bouquets des petites fleurs qu’elle rencontrait.

Le loup ne fut pas longtemps à arriver à la maison de la Mère-grand ; il heurte : Toc, toc. Qui est là ? C’est votre fille le Petit Chaperon rouge (dit le Loup, en contrefaisant sa voix) qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma Mère vous envoie. La bonne Mère-grand, qui était dans son lit à cause qu’elle se trouvait un peu mal, lui cria : Tire la chevillette, la bobinette cherra. Le Loup tira la chevillette et la porte s’ouvrit. Il se jeta sur la bonne femme, et la dévora en moins de rien ; car il y avait plus de trois jours qu’il n’avait mangé. Ensuite il ferma la porte, et s’alla coucher dans le lit de la Mère-grand, en attendant le Petit Chaperon rouge, qui quelque temps après vint heurter à la porte. Toc, toc.

Qui est là ? Le Petit Chaperon rouge, qui entendit la grosse voix du Loup eut peur d’abord, mais croyant que sa Mère-grand était enrhumée, répondit : C’est votre fille le Petit Chaperon rouge, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma Mère vous envoie. Le Loup lui cria en adoucissant un peu sa voix : Tire la chevillette, la bobinette cherra. Le Petit Chaperon rouge tira la chevillette, et la porte s’ouvrit.

Le Loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher avec moi. Le Petit Chaperon rouge se déshabille, et va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de voir comment sa Mère-grand était faite en son déshabillé. Elle lui dit : Ma mère-grand, que vous avez de grands bras ? C’est pour mieux t’embrasser, ma fille.

Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes ? C’est pour mieux courir, mon enfant. Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles ? C’est pour mieux écouter, mon enfant. Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux ? C’est pour mieux voir, mon enfant. Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents. C’est pour te manger. Et en disant ces mots, ce méchant Loup se jeta sur le Petit Chaperon rouge, et la mangea.

MORALITÉ

On voit ici que de jeunes enfants,
Surtout de jeunes filles
Belles, bien faites, et gentilles,
Font très mal d’écouter toute sorte de gens,
Et que ce n’est pas chose étrange,
S’il en est tant que le Loup mange.
Je dis le Loup, car tous les Loups
Ne sont pas de la même sorte ;
Il en est d’une humeur accorte,
Sans bruit, sans fiel et sans courroux,
Qui privés, complaisants et doux,
Suivent les jeunes Demoiselles
Jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles ;
Mais hélas ! qui ne sait que ces Loups doucereux,
De tous les Loups sont les plus dangereux.




Lo que quiere decir, más o menos (traduzco del inglés, no del francés):

Había una vez una niña pequeña, que vivía en una pequeña aldea de un pequeño país, era sin duda la más bonita criatura que jamás fue vista. Su madre estaba superencariñada con ella, y su abuela la quería aún más. 

Un día, esta buena mujer le hizo a su nieta una caperucita roja con capa. Y como le sentaba tan bien y estaba tan guapa con ella todo el mundo la llamaba Caperucita Roja.

Un día su madre, después de haber hecho unos bollos al horno, le dijo: "Ve, hija mía, a ver cómo está tu abuela, que me han dicho que está muy enferma, y de paso llévale este bollo y este tarrito de mantequilla."

Caperucita Roja se levantó al momento para ir a ver a su abuela, que vivía en otro pueblo.
Pero a poco que se adentró en el bosque, se encontró con un lobo, que tenía unas ganas enormes de comérsela, aunque en ese momento no se atrevió porque  había unos leñadores que trabajaban cerca. Entonces le preguntó a dónde iba. La pobre niña, que no sabía que era peligroso quedarse y hablar con un lobo, le dijo: "Voy a ver a mi abuela y a llevarle este bollo y esta tarrito de mantequilla que me ha dado mi madre."

"¿Vive muy lejos?" dijo el lobo

"Oh, no -respondió Caperucita Roja- está más allá del molino que ves allí, en la primera casa en el pueblo."

"Bueno", dijo el lobo, "yo voy a ir también. Voy a ir por este camino, veremos quién llega antes."

El lobo corrió tan rápido como pudo, y por el camino más corto. Mientras la niña se entretenía recogiendo nueces y flores, y persiguiendo mariposas. 

Como era de esperar, el lobo llegó antes a la casa de la anciana y llamó a la puerta: toc, toc.

"¿Quién anda ahí?"

"Tu nieta, Caperucita Roja," contestó el lobo, con voz de falsete, "Te he traído un bollo y un tarrito de mantequilla de mi madre."

La buena abuela, que estaba en la cama, porque estaba un poco enferma, exclamó: "Entra, está abierta."

El lobo abrió la puerta, e inmediatamente cayó sobre la buena mujer y se la comió de un bocado, porque llevaba más de tres días sin comer. Luego cerró la puerta y se metió en la cama de la abuela, a la espera de Caperucita Roja, que llegó más tarde y llamó a la puerta: toc, toc.

"¿Quién anda ahí?"

Caperucita roja, al oir la voz ronca del lobo sintió miedo, pero pensó que su abuela tenía un resfriado y estaba ronca, respondió: "Soy tu nieta Caperucita Roja, que te he traído un bollo y un tarrito de mantequila de parte de mi madre."

El lobo, suavizando la voz tanto como pudo, dijo: "Entra, está abierto"

Caperucita Roja abrió la puerta, y el lobo, al verla entrar, le dijo, ocultándose debajo de las sábanas, "Pon el bollo y el tarrito de mantequilla en el taburete, y ven a la cama conmigo."

Caperucita Roja se desnudó y se metió en la cama. Se sorprendió al ver cómo su abuela se embozaba en su ropa de cama, y le dijo: "Abuela, ¡qué brazos tan grandes tienes!"

"Son para abrazarte con cariño mejor".

"Abuela, ¡qué piernas tan grandes tienes!"

"Son para correr mejor, hija mía."

"Abuela, ¡qué orejas tan grandes tienes!"

"Son para escucharte mejor, mi niña."

"Abuela, ¡qué ojos tan grandes tienes!"

"Son para verte mejor, hija mía."

"Abuela, ¡qué dientes tan grandes tienes!"

"¡Son para comerte mejor!"

Y diciendo estas palabras, el malvado lobo cayó sobre Caperucita Roja, y se la comió toda.

Moraleja: Las niñas guapas y bien educadas nunca deben hablar con extraños, ya que si lo hacen bien puede ser la cena de un lobo. Digo "lobo", pero hay varios tipos de lobos. También están aquellos que son encantadores, tranquilos, amables, complacientes y sin pretensiones, y dulces, que persiguen a las mujeres jóvenes en el hogar y en las calles. Y, por desgracia, son estos lobos suaves que son los más peligrosos de todos. 

La versión de los hermanos Grimm (Kinder  und Hausmärchen, 1st ed. (Berlin, 1812), v. 1, no. 26. Translated by D. L. Ashliman) es más o menos... aunque en ella aparece el cazador y el final feliz, pero en esencia es lo mismo:



Once upon a time there was a sweet little girl. Everyone who saw her liked her, but most of all her grandmother, who did not know what to give the child next. Once she gave her a little cap made of red velvet. Because it suited her so well, and she wanted to wear it all the time, she came to be known as Little Red Cap. 

One day her mother said to her, "Come Little Red Cap. Here is a piece of cake and a bottle of wine. Take them to your grandmother. She is sick and weak, and they will do her well. Mind your manners and give her my greetings. Behave yourself on the way, and do not leave the path, or you might fall down and break the glass, and then there will be nothing for your sick grandmother." 

Little Red Cap promised to obey her mother. The grandmother lived out in the woods, a half hour from the village. When Little Red Cap entered the woods a wolf came up to her. She did not know what a wicked animal he was, and was not afraid of him. 

"Good day to you, Little Red Cap." 

"Thank you, wolf." 

"Where are you going so early, Little Red Cap?" 

"To grandmother's." 

"And what are you carrying under your apron?" 

"Grandmother is sick and weak, and I am taking her some cake and wine. We baked yesterday, and they should give her strength." 

"Little Red Cap, just where does your grandmother live?" 

"Her house is a good quarter hour from here in the woods, under the three large oak trees. There's a hedge of hazel bushes there. You must know the place," said Little Red Cap. 
The wolf thought to himself, "Now there is a tasty bite for me. Just how are you going to catch her?" Then he said, "Listen, Little Red Cap, haven't you seen the beautiful flowers that are blossoming in the woods? Why don't you go and take a look? And I don't believe you can hear how beautifully the birds are singing. You are walking along as though you were on your way to school in the village. It is very beautiful in the woods." 

Little Red Cap opened her eyes and saw the sunlight breaking through the trees and how the ground was covered with beautiful flowers. She thought, "If a take a bouquet to grandmother, she will be very pleased. Anyway, it is still early, and I'll be home on time." And she ran off into the woods looking for flowers. Each time she picked one she thought that she could see an even more beautiful one a little way off, and she ran after it, going further and further into the woods. But the wolf ran straight to the grandmother's house and knocked on the door. 

"Who's there?" 

"Little Red Cap. I'm bringing you some cake and wine. Open the door for me." 

"Just press the latch," called out the grandmother. "I'm too weak to get up." 

The wolf pressed the latch, and the door opened. He stepped inside, went straight to the grandmother's bed, and ate her up. Then he took her clothes, put them on, and put her cap on his head. He got into her bed and pulled the curtains shut. 

Little Red Cap had run after flowers, and did not continue on her way to grandmother's until she had gathered all that she could carry. When she arrived, she found, to her surprise, that the door was open. She walked into the parlor, and everything looked so strange that she thought, "Oh, my God, why am I so afraid? I usually like it at grandmother's." Then she went to the bed and pulled back the curtains. Grandmother was lying there with her cap pulled down over her face and looking very strange. 

"Oh, grandmother, what big ears you have!" 

"All the better to hear you with." 

"Oh, grandmother, what big eyes you have!" 

"All the better to see you with." 

"Oh, grandmother, what big hands you have!" 

"All the better to grab you with!" 

"Oh, grandmother, what a horribly big mouth you have!" 

"All the better to eat you with!" And with that he jumped out of bed, jumped on top of poor Little Red Cap, and ate her up. As soon as the wolf had finished this tasty bite, he climbed back into bed, fell asleep, and began to snore very loudly. 

A huntsman was just passing by. He thought it strange that the old woman was snoring so loudly, so he decided to take a look. He stepped inside, and in the bed there lay the wolf that he had been hunting for such a long time. "He has eaten the grandmother, but perhaps she still can be saved. I won't shoot him," thought the huntsman. So he took a pair of scissors and cut open his belly. 

He had cut only a few strokes when he saw the red cap shining through. He cut a little more, and the girl jumped out and cried, "Oh, I was so frightened! It was so dark inside the wolf's body!" 

And then the grandmother came out alive as well. Then Little Red Cap fetched some large heavy stones. They filled the wolf's body with them, and when he woke up and tried to run away, the stones were so heavy that he fell down dead. 

The three of them were happy. The huntsman took the wolf's pelt. The grandmother ate the cake and drank the wine that Little Red Cap had brought. And Little Red Cap thought to herself, "As long as I live, I will never leave the path and run off into the woods by myself if mother tells me not to." 

They also tell how Little Red Cap was taking some baked things to her grandmother another time, when another wolf spoke to her and wanted her to leave the path. But Little Red Cap took care and went straight to grandmother's. She told her that she had seen the wolf, and that he had wished her a good day, but had stared at her in a wicked manner. "If we hadn't been on a public road, he would have eaten me up," she said. 

"Come," said the grandmother. "Let's lock the door, so he can't get in." 

Soon afterward the wolf knocked on the door and called out, "Open up, grandmother. It's Little Red Cap, and I'm bringing you some baked things." 

They remained silent, and did not open the door. The wicked one walked around the house several times, and finally jumped onto the roof. He wanted to wait until Little Red Cap went home that evening, then follow her and eat her up in the darkness. But the grandmother saw what he was up to. There was a large stone trough in front of the house. 

"Fetch a bucket, Little Red Cap," she said. "Yesterday I cooked some sausage. Carry the water that I boiled them with to the trough." Little Red Cap carried water until the large, large trough was clear full. The smell of sausage arose into the wolf's nose. He sniffed and looked down, stretching his neck so long that he could no longer hold himself, and he began to slide. He slid off the roof, fell into the trough, and drowned. And Little Red Cap returned home happily and safely.  

lunes, 11 de noviembre de 2013

La ciencia no niega a Dios

Artículo de Javier Igea publicado en El MUNDO el 08/11/2013

SIEMPRE me ha impresionado la seguridad con la que algunos ateos niegan la existencia de Dios. Sin embargo, he buscado en internet los argumentos más comunes para probar su no existencia y no los he encontrado. Es más, muchos ateos reconocen la dificultad de probar lo que se llama un «universal negativo», esto es, demostrar con certeza lógica que algo no exista. Cuando los debates llegan a este punto pasan al ya citado ataque a las religiones o a admitir que se puede ser moralmente bueno sin reconocer la existencia de Dios (por cierto, algo que me parece muy difícil viendo el panorama que nos rodea). Sólo he encontrado un argumento para probar que algo no pueda existir y es el de que su existencia llevase a contradicciones lógicas, como por ejemplo el famoso círculo cuadrado. Personalmente no me cuadra este argumento en las dos aplicaciones que se me ocurren, que son las de conjugar mi libertad con la omnisciencia divina o el problema del mal. Por ello me parecería más coherente que el ateo se declarase agnóstico antes que ateo.
Una de las contradicciones que se plantean es la imposibilidad de creer en Dios en la era de la ciencia. Como este tema me afecta personalmente porque soy sacerdote, esto es, hombre de fe en un Dios personal y que interviene en la historia, y además científico, doctor en astrofísica, el tema de las relaciones fe-ciencia me afecta por partida doble, y por eso me he decidido a escribir con la honradez del científico y del sacerdote que intenta vivir conforme a su fe. Me guía la primera frase latina atribuida a Aristóteles, y de la que se hace eco Cervantes en el Quijote. Soy amigo tanto de Platón y de Aristóteles como de Benedicto XVI o de Piergiorgio Odifreddi, pero soy más amigo de la verdad, que creo que existe y que es cognoscible, que está fuera de mí y que nunca abarcaré totalmente. Pero basta de introducciones y vayamos al grano.
Considero que existen al menos tres puntos de diálogo entre la neurociencia y la religión: la cuestión del alma y su relación con el cerebro, las experiencias religiosas ordinarias y las experiencias religiosas psicóticas. La primera cuestión, desde el punto de vista filosófico, es simple: alma y cuerpo (no cerebro) se relacionan como materia y forma mediante una unión substancial. Esta es la manera habitual de evitar el monismo materialista y el dualismo cartesiano salvando que en el hombre hay un componente espiritual que explica nuestra libertad y capacidad de conocimiento abstracto. Sin embargo, para que esto pueda ser aceptado es necesario que la materia (en este caso las neuronas, sus sinapsis u otras estructuras cerebrales) tengan propiedades que permitan una correlación alma-cuerpo. Una hipótesis sobre como este contacto puede darse es la propuesta por Beck y Eccles en 1994, quienes desarrollaron un modelo cuántico para un proceso de la exocitosis en las sinapsis cerebrales basándose en el efecto túnel de los electrones. Una física no determinista como es la cuántica posibilitaría la acción del «yo» en el cerebro. Para ser honestos hay que decir que este modelo no ha sido universalmente aceptado, pero la hipótesis es sugerente.
La neurociencia actual indaga otras líneas de investigación para explicar los fenómenos conscientes del hombre y busca sus mecanismos. En general saca como conclusión que la postura que se debe mantener es la de un monismo emergentista. La mente sería el resultado de la interacción de miles de millones de neuronas a través de sus sinapsis en el cerebro y del cerebro con otros órganos del cuerpo y con el mundo que nos rodea. Este sería, en resumen, el modo como el cerebro crea la mente o, en otras palabras, como la mente emerge del cerebro.
Yo sostengo que la opción por el monismo en base a unos datos científicos es una opción más filosófica que científica. El ánima es el principio que anima un cuerpo vivo, lo que distingue un ser inanimado de un ser animado. Por ello, ánima es lo que hace que exista vida. Y también el ánima es lo que da forma a la materia, esto es su in-formación. Por ello, no es incompatible conocer los mecanismos con los que se maneja la información en el cerebro y los mecanismos de la vida humana y creer en el alma tal como se concibe en la filosofía aristotélica: por medio de la causalidad formal. Es más, no me terminan de convencer las propuestas monistas para explicar el más sagrado de los elementos del hombre: su libertad. Por todo esto no veo ninguna incompatibilidad entre la neurociencia y la existencia de Dios.
Otro punto que la neurociencia analiza es el de los mecanismos cerebrales que explicarían las experiencias religiosas. Se han hecho experimentos para ver qué zonas del cerebro están activas en los momentos de meditación en los que dicen experimentar la presencia de Dios. Se han descubierto dichas zonas e incluso se formulan teorías evolutivas del cerebro que explican el origen de la religión en base a estos descubrimientos. Algunos incluso llegan a decir que si se suprimieran estas áreas cerebrales desaparecería la fe en Dios. Sin embargo, se puede argumentar que relacionar la fe en Dios con la existencia de estas áreas es lo mismo que decir que los olores se deben a que existe la nariz. ¡Amputemos la nariz y desaparecerán los olores! Aun cuando es cierto que durante la oración pueden activarse determinadas áreas del cerebro, la existencia de Dios no depende de que uno lo llegue a experimentar por medio de lo que los creyentes llamamos la experiencia mística. Ésta es subjetiva, mientras que Dios es para el creyente un ser objetivo independiente de él, y del que tiene serias razones metafísicas para admitir su existencia. Pero basta con esto en lo referido a la neurociencia.
El filósofo Piergiorgio Odifreddi nos argumentaba a favor del ateísmo poniendo como prueba que sólo un 7% de los científicos de altura creen en Dios. Este porcentaje tan pequeño me recuerda al número tan pequeño de sabios que creían en la Edad Media que la Tierra era redonda; era bajo el porcentaje, pero tenían razón. Y uno de los que lo sostuvo fue San Alberto Magno. Encuentro que lo más peculiar de la negación de Dios desde la matemática es la rotundidad de la misma. Yo no me atrevería a tanto. Sostengo que ni la física ni la matemática pueden afirmar o negar la existencia de Dios por una razón muy simple: el teorema de Gödel que limita la posibilidad de hacer afirmaciones absolutas. John Barrow lo expone de la siguiente manera: si se define una religión como un sistema de pensamiento que requiere una creencia en unas verdades que no se pueden probar, entonces la matemática es la única religión que puede probar que es una religión. Y la física también tiene limitada la posibilidad de hacer afirmaciones porque se basa en la matemática, aunque según algunos es posible que se den las condiciones para que no se le apliquen a la física las limitaciones impuestas por el teorema de Gödel.
PERO VOLVIENDO a Odifreddi, no veo coherente su afirmación de que existen solo logoi en matemáticas; es cierto que la matemática contiene logoi, pero la existencia de estos logoi lleva a la existencia de un único logos, que él reconoce; las razones que él expone para llamarlo Dios vienen más bien de no creer en el misterio de la Encarnación o en la historicidad de Jesucristo. Con razón el papa Benedicto XVI le dice que si el logos es racional y existe, teniendo en cuenta las limitaciones de la teología apofática y la analogía para hablar de Dios, podemos afirmar la existencia del Logos con mayúscula que los creyentes llamamos Dios. Por ello, el ateísmo de Odifreddi es más bien un rechazo del cristianismo que una negación de la existencia de Dios, pero el análisis de la coherencia de su rechazo del cristianismo no es el objeto de este artículo.
Pero no todos los matemáticos han sido ateos. Gödel fue un hombre de fe, conocedor de la filosofía de Leibniz. Esto le distinguió de Einstein, conocido seguidor de Spinoza. El planteamiento religioso de Einstein se puede resumir en su siguiente afirmación, que leída con atención no afirma la existencia de un Dios personal: todo aquel que está seriamente comprometido con el cultivo de la ciencia, llega a convencerse de que en todas las leyes del universo está manifiesto un espíritu infinitamente superior al hombre, y ante el cual, nosotros con nuestros poderes debemos sentirnos humildes. Gödel fue más lejos. Estudió el argumento ontológico incluyendo las modificaciones de Leibniz. Una revisión de la literatura sobre el tema indica un creciente interés en el argumento ontológico por parte de lógicos y filósofos.
En conclusión, la negación de Dios se hace muchas veces a la ligera. La fe en Dios tampoco es fácil para quien quiere tomársela en serio. El creyente tiene en la fe un tesoro que, por desgracia, no siempre vive. Pero también desde la fe el creyente aprende a ver a todos con los ojos del Dios en que cree, y asume las palabras que el libro de la sabiduría predica de Dios: «Te compadeces de todos, porque todo lo puedes, cierras los ojos a los pecados de los hombres, para que se arrepientan. Amas a todos los seres y no odias nada de lo que has hecho; si hubieras odiado alguna cosa, no la habrías creado» (Sab 11,23).
Javier Igea es sacerdote y doctor en Astrofísica por la Universidad de Nueva York.

jueves, 7 de noviembre de 2013

Libros Gratis

Libros: El Extranjero, de Camus

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Camus, A. El Extranjero. 

"Pensé que me bastaba dar media vuelta y todo quedaría concluido. Pero toda una playa vibrante de sol apretábase detrás de mí. Di algunos pasos hacia el manantial. El árabe no se movió. A pesar de todo, estaba todavía bastante lejos. Parecía reírse, quizá por el efecto de las sombras sobre el rostro. Esperé. El ardor del sol me llegaba hasta las mejillas y sentí las gotas de sudor amontonárseme en las cejas. Era el mismo sol del día en que había enterrado a mamá y, como entonces, sobre todo me dolían la frente y todas las venas juntas bajo la piel. Impelido por este ardor que no podía soportar más, hice un movimiento hacia adelante. Sabía que era estúpido, que no iba a librarme del sol desplazándome un paso. Pero di un paso, un solo paso hacia adelante. Y esta vez, sin levantarse, el árabe sacó el cuchillo y me lo mostró bajo el sol. La luz se inyectó en el acero y era como una larga hoja centelleante que me alcanzara en la frente. En el mismo instante el sudor amontonado en las cejas corrió de golpe sobre mis párpados y los recubrió con un velo tibio y espeso. Tenía los ojos ciegos detrás de esta cortina de lágrimas y de sal. No sentía más que los címbalos del sol sobre la frente e, indiscutiblemente, la refulgente lámina surgida del cuchillo, siempre delante de mí. La espada ardiente me roía las cejas y me penetraba en los ojos doloridos. Entonces todo vaciló. El mar cargó un soplo espeso y ardiente. Me pareció que el cielo se abría en toda su extensión para dejar que lloviera fuego. Todo mi ser se distendió y crispé la mano sobre el revólver. El gatillo cedió, toqué el vientre pulido de la culata y allí, con el ruido seco y ensordecedor, todo comenzó. Sacudí el sudor y el sol. Comprendí que había destruido el equilibrio del día, el silencio excepcional de una playa en la que había sido feliz. Entonces, tiré aún cuatro veces sobre un cuerpo inerte en el que las balas se hundían sin que se notara. Y era como cuatro breves golpes que- daba en la puerta de la desgracia".
Texto completo 

miércoles, 6 de noviembre de 2013

¿Qué hacer con los disidentes?

Hay uno que no mira

Hace un tiempo hablé en este espacio sobre el miedo y sobre la toxicidad del ambiente, que son los recursos que los malos gobernantes tienen más a mano para creer que controlan la situación. Ahora toca hablar sobre la tercera pata de la mediocridad al mando: de la destrucción de la disidencia.

Esa manía de disparar al disidente debe ser borrada de la mente de quien quiera gobernar algo. El disidente es bueno que exista y que disienta todo lo que quiera, hay que mantenerlo, entablar relaciones con él, hacerle caso y atraerle. Sólo así se le tiene controlado. Al líder le surgirán deseos de eliminarlo. Sólo el que se reprime y es capaz de mantenerlo, sobrevive. Es un suicidio intentar eliminarlo: surgirán cientos de ellos por todos los lados y generarás sin duda un estado tóxico insoportable. 

Esta regla sólo vale en sociedades civilizadas y abiertas. No se puede aplicar en sociedades cerradas o sin comunicación con el exterior, por ejemplo, en un barco, en la mafia o en una tribu africana es correcto eliminar la disidencia, porque su propia existencia genera miedo, en cambio su eliminación produce en la población tranquilidad. Pero en estos casos -casos extremos- de la unidad moral del grupo depende su supervivencia.

En situaciones "normales", abiertas, occidentales, el disidente es un valor para la comunidad, porque genera diálogo, señala los errores y da esperanza al pueblo en caso de fracaso del líder. (No confundamos nunca las situaciones extremas donde la supervivencia del grupo está amenazada con las situaciones en las que la amenazada es la supervivencia del líder, en cuyo caso es una ordinariez la destrucción del disidente).

El líder necio piensa que con la eliminación del disidente acaba con el problema; y tiene razón, se acabó ese problema, pero en dos días comienzan otros nuevos problemas. Porque a poco que se sepa de psicología de grupos se sabe que si en un grupo siempre hay un líder y que cuando desaparece rápidamente ocupan su espacio uno o más de los que antes ni se lo planteaban. 

El líder expulsado, además, se puede convertir en mártir o en ausente. Si es lo primero, un nuevo líder encarna su papel y su venganza. Si es un ausente, tiene la propiedad de estar, como dice Silvia Laforet, "en la habitación de al lado", es decir, presente sin estar presente: muerto, pero con la facultad de volver en cualquier momento.  

Además de una insensatez es una cobardía, porque el disidente tiene, por lógica, menos poder y lo propio es dejarlo ahí, para mostrar la grandeza del líder. Eliminar al débil deja ver la propia debilidad, porque deja en evidencia la incapacidad del jefe para reprimirse a la hora de ejercer su poder y, a la vez, deja ver el miedo a la pérdida del sillón.

Sólo tiran al disidente los que tienen miedo a perder su sitio y no sienten ningún respeto por la comunidad que lideran, los que, en el fondo, se saben amenazados y no son capaces de obtener el liderazgo más que generando miedo y destrucción. Aquellos dictadores contra naturam que en el fondo odian a su pueblo.

A este tipo de antilíderes se les debe dejar hacer. Su simple acción es la muestra de su incapacidad; la ejecución de sus ideas es su desgaste. Y pronto, muy pronto, después de los disidentes intentan recuperarse con la expulsión de sus segundos, en espera de que el pueblo acepte la sangre de éstos por la de los mártires. Pero el pueblo es el que, poco a poco, se convierte en disidente.